Voila bientôt 30 ans que je supporte Malherbe. Depuis un fameux match de coupe de France en 1984 contre Laval alors Européen, remportait 1-0 par Caen (but de Pichard). Malherbe était en D3 à l’époque. Malheureusement, le club s’était fait éliminer au match retour. Eh oui ! A l’époque, la coupe se jouait en match aller-retour.
Tout gamin que j’étais, j’avais été époustouflé d’abord par l’ambiance du stade de Venoix. L’équipe, j’ai appris à l’a connaitre par les journaux. A l’époque, les éléments les plus connus était Mankowski (entraineur/joueur), Douville (Gardien de But) et Pichard (le buteur). Pardonnez moi si j’en oublie. Puis, il y a eu le match pour la montée en D2 contre Lisieux. Lisieux était entrainé par…Jacques Santini, futur sélectionneur de l’équipe de France. Match remporté 2-1 (je crois, à confirmer). A partir de cette saison et pendant 9 ans, Malherbe n’a cessé de progresser . D’abord la montée en D2 puis Caen atteint les barrages pour une accession en D1 mais Malherbe échouera. Malherbe retentera sa chance la saison suivante pour cette fois décrocher son billet pour le plus haut niveau national contre Niort. Une ambiance de malade !!!!
La saison 88/89 voyait Caen prendre une place très discrète en D1. Donné archi favori pour la descente par les « spécialistes », Malherbe commence très mal sa saison accumulant les défaites. Puis, à la fin d'Août, nous recevons Toulon alors leader surprise du championnat. Et, miracle ! On les bat par le plus petit des scores 1-0. C’est à la suite de ce résultat que je suis allé au stade régulièrement avec mon père. En faite, on n’a plus raté un match de championnat pendant 6 ou 7 saisons et …sans être abonné. A chaque match, on voyait nos joueurs pourtant techniquement limités qui se dépouillaient à chaque match pour gratter quelques points ici et là. Pour ceux qui ne connaissent pas Venoix, imaginez une ambiance au moins égale à celle de d’Ornano contre Monaco en coupe de la ligue par exemple et cela à chaque rencontre. Je vous promet que je n’enjolive pas plus que cela la réalité. Demandez à ceux qui ont connus cette ferveur et ils vous confirmeront.
De toutes façons, chaque rencontre remportée ne pouvait être qu’un miracle. Voir des joueurs comme Divert, Dumas, Domergue, Scipion, Bala, Avrillon, Bensoussan, Rix, Stein etc.. qui était comme des morts de faim sur le terrain, comment vouliez vous que le public ne les poussent pas. C’était impossible. Combien de fois suis-je rentré chez moi complètement aphone ? C’est incalculable. Il m’est même arrivé plusieurs fois d’être revenu avec les oreilles qui bourdonnaient. La cause ? Les tôles ! A venoix, le stade est entouré de tôles ondulés et les supporteurs montés dessus pour mieux voir mais en plus, ils tapaient dessus avec leurs talons. Un baroufle du diable. Le club et ses supporters étaient limités à tous les niveaux mais avait un cœur énorme. De la première à la dernière minute, l’équipe et le public faisait corps. Ni l’un li l’autre ne baissait les bras. L’osmose était parfaite.
Je passerai sur différentes anecdotes mais lorsque les conditions météorologiques n’étaient pas favorables, l’hiver notamment, je me souviens que l’on ne se plaignait absolument pas de la promiscuité dans les tribunes. Être serrer comme des sardines permettait de se tenir chaud. On tapait souvent des pieds pour se réchauffer jusqu’au coup d’envoi mais, une fois le match lancé, on y pensait plus. Et pour compléter, à chaque fin de saisons (pendant 3-4 ans), on avait la cerise sur le gâteau, avec le tour d’honneur des joueurs et l’envahissement du terrain par le public. Le tout agrémentait d’un feux d’artifice. C’était ça malherbe à la fin des années 80.
Et puis, vînt le temps ou malherbe jouait les cadors de la D1. Avec une place européenne et un match de coupe mémorable contre Lens, Malherbe faisait peur à ses adversaires. Une époque bénît.
Toute cette période a forgé mon attachement au club. Mais hélas, trois fois hélas, le club engrangea des dettes qu’il fallu rembourser sous peine de disparition du club. Mauvaise gestion, crise de croissance ? Malherbe est rentré dans le rang à ce moment là pour glisser petit à petit vers l’étage inférieur peu après la livraison du nouveau stade. De plus, l'inflation des salaires et l’arrêt Bosman nous interdisaient désormais le recrutement de joueur de grande qualité comme nous avons eu la chance d’en avoir (Domergue, Jesper Olsen, Calderon, Gorter, gravelaine, Paille etc.. ).
Depuis, Malherbe traine globalement ses guêtres en 2ème divisions malgré quelques sursauts sporadiques qui les a ramené au paradis et à deux doigts de la coupe à moustache. Les vieux supporters comme moi ont perdu leurs illusions. Les dures réalités économiques de notre temps imposent aux clubs comme Caen de devoir patienter et donc d’attendre « la génération » de jeunes joueurs qui leur permettra de grimper et surtout de durée en ligue1. Malherbe a mis ses œufs dans le panier de la formation. J’espère que l’omelette sera bonne et non indigeste dans les années à venir. Il m’arrive encore de croire que Malherbe pourra un jour retrouver l’engouement premier des années 80. Qui sait ?